40 % d’économies d’énergie et un bassin nordique qui se profile : 22 ans après son ouverture, le centre aquatique communautaire Bernard Albin, ‘‘Caba’’ pour les intimes, fait peau (ou eau…) neuve.
Le centre aquatique Bernard Albin a été inauguré en 2002. Depuis, de nombreuses techniques ont évolué… et les prix de l’énergie ont explosé. Deux bonnes raisons pour lesquelles Ardenne Métropole a décidé avec ses partenaires (État, région Grand Est, CD08 et Banque des territoires) de faire bénéficier cet équipement d’une rénovation énergétique. Aujourd’hui achevé, ce chantier d’un montant de 2,4 millions, dont plus de 50 % de subventions, permet au centre aquatique d’être l’un des moins énergivores du territoire ardennais. Autre nouveauté, la prochaine création d’un bassin nordique qui va permettre de renforcer son attractivité. En offrant la même qualité de service, notamment concernant les températures (air et eau), le centre aquatique consomme désormais 40 % de moins qu’avant les travaux dont il a bénéficié. Voici comment.
Aviez-vous déjà remarqué que le toit du centre aquatique Bernard Albin, bien que non accessible, est en forme de terrasse, donc plat ? Mais après plus de 20 ans de bons et loyaux services, ce ‘‘toit-terrasse’’ accusait une certaine déficience, surtout du point de vue isolation.
Une partie importante du chantier a donc consisté à reprendre intégralement cette isolation, avec entre autres la mise en place d’une couche d’isolant plus robuste et plus performant. Et à être sur place, les ouvriers ont également changé les panneaux solaires défectueux se trouvant sur ce toit.
Qui dit bassin dit filtres, ces derniers ayant pour fonction de nettoyer en permanence l’eau dans laquelle vous vous baignez. Les anciens filtres contenaient du sable dans lequel l’eau, lors de son passage, abandonnait ses impuretés.
Après avoir évacué 24 tonnes de sable, ils ont été remplacés par des filtres à bille de verre.
Ces derniers ont pour effet de :
• limiter l’encrassement du filtre,
• rendre le traitement de l’eau plus efficace,
• diminuer la consommation en eau,
• réduire l’utilisation des produits de traitement de l’eau.
Cette solution est donc à la fois plus efficace et plus écologique.
Pour assurer une bonne qualité d’eau dans les bassins, celle-ci doit être renouvelée tout au long de la journée. Ainsi, avant les travaux, plusieurs milliers de m3 d’eau chaude étaient envoyés dans les égouts. Aujourd’hui, un système de récupération innovant a été mis en place : la chaleur de cette eau est utilisée pour préchauffer l’arrivée d’eau froide.
Autre innovation, les anciennes pompes du centre aquatique ne disposaient que de deux positions : marche et arrêt. En clair, si elles fonctionnaient, c’était obligatoirement à pleine puissance.
Les nouvelles sont à débit variable, permettant ainsi d’adapter leur fonctionnement (et leur consommation) aux besoins du moment. Résultat, même si, en raison de la filtration, les pompes doivent tourner 24 h / 24, on peut désormais les faire fonctionner au ralenti lorsque le centre aquatique est fermé, notamment la nuit.
Les centrales de traitement de l’air permettent d’assurer aux visiteurs une atmosphère agréable, mais elles sont généralement très énergivores. Raison pour laquelle il a été décidé de remplacer l’ancien système par un modèle plus moderne, beaucoup plus sobre. Schématiquement, avant, on luttait contre l’humidité ambiante en injectant régulièrement de l’air sec venu de l’extérieur. Et cela même en hiver… Aujourd’hui, l’air ambiant passe par une batterie froide sur laquelle il abandonne son humidité, avant d’être réinjecté. Et comme cette batterie est connectée à une pompe à chaleur, l’énergie prise à l’air ambiant peut être utilisée pour préchauffer l’eau.
Dernière réalisation de cette rénovation énergétique totale du Caba, l’installation de 470 panneaux photovoltaïques sur le parking adjacent. Ces panneaux assemblés en Alsace vont certes produire une ombre bienvenue pour les véhicules stationnés sous eux, mais surtout de l’électricité : plus de 200.000 kWh par an, soit la consommation moyenne de 400 foyers.
Cette énergie produite sur place va couvrir près de 20 % de la consommation du centre aquatique. Et aux périodes durant lesquelles la production d’électricité sera supérieure à la consommation du Caba, le surplus sera renvoyé sur le réseau et pourra ainsi être déduit des factures d’autres équipements d’Ardenne Métropole.
Le centre aquatique du Mont Olympe va prochainement compter un nouvel espace de baignade sous la forme d’un bassin nordique, donc à l’air libre. Aménagé à l’extrémité sud de Bernard Albin, il comprendra 8 couloirs de 50 mètres. Pour rappel, le grand bassin actuel ne mesure ‘‘que’’ 25 mètres. Ce bassin nordique permettra aux nageurs de haut niveau du club local de s’entraîner dans les meilleures conditions, tout en drainant un public nouveau, attiré par cette expérience ‘‘au grand air’’. Une nouvelle offre qui désengorgera les bassins actuels, parfois à la limite de la saturation, sans entraîner une dépense énergétique trop importante : la température de l’eau d’un bassin nordique est inférieure à celle d’une piscine couverte, il n’existe nul besoin d’éclairage ou de chauffage de l’air ambiant et aux beaux jours, l’apport de l’énergie solaire devient sensible.
Ce nouveau bassin sera ouvert à l’année, doté de vestiaires, et des gradins pourront être installés à proximité, notamment lors de l’organisation de compétitions de niveau national. Sa livraison est prévue pour l’été 2027.
Les efforts effectués par Ardenne Métropole en matière de sobriété énergétique ne se limitent pas au centre aquatique du Mont Olympe, loin s’en faut. Parmi de nombreux exemples, dès 2021, le « groupe froid » de la patinoire Issatchenko, ouverte en 1989, a été remplacé. Avec à la clé une baisse de consommation de 61 %. Autre dossier exemplaire, la rénovation en cours du siège de l’agglo avec à nouveau une réduction de consommation de 50 %.