Pari tenu : grâce à la rénovation totale de l’aile droite de la gare de Charleville-Mézières, Ardenne Métropole va dès janvier mettre à disposition quelque 1.100 m² de bureaux, en plein cœur de ville.
Comme beaucoup d’usagers, Ardenne Métropole préfère les trains qui arrivent à l’heure… Après le creusement d’un tunnel permettant aux piétons de relier l’avant et l’arrière de la gare, en passant sous les voies, c’est aujourd’hui le 2e wagon du convoi « reconquête des Forges Saint-Charles » qui s’apprête à faire son entrée en gare carolomacérienne, à l’heure prévue.
Ce 2e wagon concerne l’aile droite de la gare, lorsqu’on regarde cette dernière depuis son square et son célèbre kiosque à musique, immortalisé par Rimbaud. Une aile qui, après avoir abrité le traditionnel buffet et même un hôtel, situé dans les étages, se trouve totalement inoccupée depuis un incendie survenu en juillet 1990.
Ce superbe bâtiment, d’une surface totale approchant les 1.300 m² (1.100 m² de bureaux et 200 m² de couloirs et sanitaires), va donc très prochainement reprendre vie en accueillant des activités tertiaires et les emplois qui vont avec, fortifiant ainsi la Ville et Ardenne Métropole dans leur projet de transformer le secteur des Forges Saint-Charles pour y constituer un nouveau pôle économique, à deux pas du centre-ville.
Cette renaissance, qui deviendra effective en début d’année 2024, aura logiquement dû passer par une phase de gestation se traduisant par un chantier aussi important que discret, l’essentiel des travaux s’effectuant en intérieur. Concrètement, n’ont été conservés que les murs extérieurs et le toit. Tout le reste a été rasé, jusqu’aux planchers !
Résultat de cette rénovation totale et d’un coût dépassant les 2,5 millions, 1.300 m² de locaux disponibles sur 4 niveaux, au sein d’un bâtiment ayant conservé son charme extérieur mais entièrement modernisé à l’intérieur. Le tout mitoyen de la gare et à quelques minutes des rues piétonnes ou de la place Ducale. Et visiblement, cette offre inédite a déjà capté l’intérêt de plusieurs entreprises…
Ces 1.300 m² de bureaux sont aménagés à l’emplacement de l’ancien buffet de la gare. Mais la volonté des collectivités locales de réutiliser les espaces laissés vacants s’étend bien au-delà, sur l’ensemble du vaste quartier reliant la gare à la Meuse.
Sans méconnaître ni le riche passé industriel des Ardennes, ni les promesses liées au développement de la fabrication additive, il y a fort à parier que l’avenir économique de nos territoires passe désormais, pour une bonne partie, par le tourisme et les activités tertiaires. Deux secteurs créateurs d’emplois.
Concernant le tertiaire, le développement à Charleville de l’ANTS puis d’Intelcia, à proximité de la gare carolomacérienne, est venu renforcer le souhait de la Ville et d’Ardenne Métropole de partir à la reconquête des vastes espaces situés entre la gare et la Meuse, dans le quartier dit des Forges Saint-Charles. Un quartier idéalement placé, au plus près des voies et en plein centre-ville, le tout avec le TGV qui place Charleville-Mézières à moins de deux heures de Paris. Mais un quartier aujourd’hui notoirement sous-utilisé, composé d’un amalgame hétéroclite d’activités artisanales, de terrains souvent laissés en friche et de constructions d’un autre âge.
Place à la 3e étape
Ce quartier aujourd’hui coincé entre les voies ferrées et la Meuse, l’agglo et la Ville ont bien l’intention d’en faire un nouveau poumon économique essentiellement dédié aux activités tertiaires, sans oublier une part non négligeable de logements.
Après l’ouverture du tunnel pour piétons sous les voies puis la réhabilitation de l’aile droite de la gare, la 3e étape de cette reconquête doit prendre la forme de nouveaux bâtiments, dédiés à l’activité tertiaire, qui doivent sortir de terre sur l’arrière de cette aile droite (voir plan). Dans l’immédiat, il s’agit d’achever l’indispensable maîtrise foncière. Mais sauf mauvaise surprise, ce devrait être prochainement le cas, ce qui pourrait laisser place dès l’an prochain aux travaux de déconstruction des bâtiments existants, puis dans la foulée à l’édification d’un ou plusieurs bâtiments à vocation tertiaire, pour une surface totale proche de 5.000 m².
Réutiliser les friches pour créer activités et emplois nouveaux. Donc éviter de sacrifier à cette fin des terres agricoles : c’est l’objectif du programme « Zéro friche » porté par Ardenne Métropole. Compte tenu de leur riche passé industriel, nos territoires comptent de nombreuses friches. Certaines emblématiques, comme Thomé-Génot à Nouzonville, d’autres beaucoup plus discrètes, à l’image de l’aile droite de la gare carolomacérienne. Mais dans un cas comme dans l’autre, la volonté des collectivités locales est claire : créer de l’activité, donc des emplois, en réutilisant ces espaces, plutôt que d’urbaniser des terrains aujourd’hui agricoles. L’exemple des Forges Saint-Charles est en cela emblématique, puisqu’il s’agit de transformer ce quartier, aujourd’hui largement sous-exploité malgré sa position idéale, entre la gare et la Meuse, pour en faire un nouveau poumon économique.
100.000 m² d’opportunités à saisir
L’idée est donc de transformer en atout un supposé handicap : nos friches, essentiellement situées dans des zones urbaines, offrent des possibilités de développement que des territoires beaucoup plus denses pourraient nous envier…
Actuellement, sur l’ensemble du territoire communautaire, près de 100.000 m² de friches font l’objet de travaux ou d’études avancées. Sans parler des dossiers déjà aboutis, comme l’utilisation des 1.000 m² de l’ancien siège de la Chambre d’agriculture, à Charleville, pour accueillir Intelcia :
• transformation en atelier de venaison d’un bâtiment de 600 m² appartenant à la Ville de Charleville-Mézières ;
• toujours sur le secteur des Forges Saint-Charles,
réutilisation de plusieurs bâtiments aujourd’hui
vides (Gedimat, ancien club de sport…) ;
• à proximité, renaturation du site de la Manestamp,
en bord de Meuse, pour faire écho à la réserve
de Bois en Val, de l’autre côté du fleuve ;
• à Charleville, rénovation de l’ancien Ehpad quai
Charcot pour en faire une maison des internes, 52
chambres sur quelque 1.400 m² ;
• la Macérienne, appelée à abriter activités touristiques, économiques et culturelles ;
• l’ex Bricomarché d’Etion, avec un projet en cours sur ce site offrant 2,4 ha et proche du centre-ville ;
• la friche Deville, sur laquelle va s’implanter Hermès avec la création de 280 emplois à la clé ;
• Thomé-Génot et Val Thomé à Nouzonville,
concernés par un projet de reconversion globale
pour des activités de loisirs, culturelles, artisanales
et commerciales, sans oublier des possibilités
de logements ;
• la friche Manil, à Vivier-au-court, sur laquelle
doit naître, entre autres, une maison de santé ;
• le site Jardinier Massard à Vrigne-aux-Bois.
Etudes en cours sur ce site prometteur de 4,5 ha ;
• l’aile droite de la Gare de Sedan, sur laquelle des activités tertiaires pourraient se déployer ;
• la friche Renault à Sedan (2 294 m²), sur laquelle
l’agglo est intervenue aux côtés de la ville pour faciliter le financement par des fonds européens ;
• la friche Mory à Wadelincourt : 7 ha de locaux anciennement industriels et d’activités diverses qui
vont bénéficier de travaux de dépollution ;
• le quartier Fabert à sedan, qui doit à terme accueillir un musée.